L’Homme nu

par | 26 Oct 2020

La période traversée depuis bientôt 12 mois, a le mérite d’illustrer l’acronyme « VICA » que nous avons été nombreux à utiliser ces dernières années, sans en imaginer la portée réelle. En effet, ce que nous vivons à travers cette pandémie, dans un contexte de dérèglement climatique et de retournement géostratégique, donne un sens à « Volatile, Incertain, Complexe, Ambigu » avec une force et une ampleur que personne n’aurait pu imaginer il y a quelques années.

Ce monde chaotique nous renvoie vers notre fragilité initiale, celle qui était la nôtre lorsque nous n’étions qu’un maillon faible de la chaîne alimentaire. L’Homme sortant de sa caverne se trouvait désemparé, emporté par les épidémies, balloté par les éléments, soumis aux aléas du destin. L’Homme était nu, perdu dans une complexité animale, végétale et climatique. On pourrait presque s’exclamer aujourd’hui : « retour à la case départ !!! ».

Jusqu’au XXème siècle, cet Homme ne s’en était pas trop mal sorti. Il avait survécu, avait pallié les difficultés qui étaient les siennes en découvrant le feu, en construisant des bâtiments en dur pour se protéger des aléas climatiques. Il n’était plus la proie mais était devenu le prédateur. En éradiquant la variole, la tuberculose, la peste, la fièvre typhoïde… son espérance de vie était passée d’à peine 30 ans avant le XVIIIème siècle, à plus de 80 ans au début du XXIème siècle.

Et si notre survie, pour les décennies à venir, passait par un retour aux fondamentaux ? Sont-ce la technologie, l’intelligence artificielle, la colonisation de planètes lointaines qui sauveront la peau de l’humanité ? Nous n’en sommes pas convaincus. L’Homme « augmenté » semble plutôt augmenter ses erreurs plus que sa sagesse…

Nous avons donc décidé de faire un rapide bilan de ce qui a sauvé cette humanité, à l’origine sans défense. Nous sommes partis du célèbre croquis de Léonard de Vinci : « l’Homme de Vitruve ». Il est au centre de l’univers, au carrefour des sciences, ses proportions sont parfaites… Mais il est nu. C’est peut-être là le message caché de l’artiste-architecte-mathématicien-inventeur-philosophe :

« Cherchez ce qui est derrière… observez cette nudité… le sens caché… Notre talent réside en nous… ».

Alors quels sont les talents cachés de l’Homme nu, au-delà même de ce qu’il imagine ou fabrique ? Trois nous ont semblé primordiaux : la boussole émotionnelle, l’intuition et la créativité.

La boussole émotionnelle

On dit de la boussole que c’est une invention chinoise. Et si la première boussole résidait dans l’aboutissement de notre système émotionnel ? D’un côté, la peur, de l’autre, la colère, au centre, la joie, derrière, la tristesse et devant, le dégoût… Les émotions nous relient à notre environnement, minéral, végétal, animal, aux forces de la nature, au réel et à l’imaginaire.
Elles nous ont permis de sauver notre peau et de nous rapprocher les uns des autres pour préserver notre espèce. Elles nous guident vers ce qui est bon pour nous, nous éloignent du danger ou nous permettent d’y faire face. Elles sont dans les peintures de Lascaux, dans les sculptures de Michel-Ange, ou les chansons de Barbara.

Les émotions viennent de notre corps et de notre cerveau le plus instinctif. Elles sont en relation étroite avec la réalité qui nous entoure. Et si nous perdons « le nord », c’est bien souvent le fait d’une intervention du mental.

La clé de l’intelligence émotionnelle est dans l’équilibre entre les centres émotionnel, mental et corporel. Pour survivre dans un monde VICA, il ne faut pas hésiter à écouter ses émotions, il faut les considérer comme les conseillers de notre mental. Elles savent ce qui est bon pour nous. Se couper de ses émotions, c’est être perdu dans un monde inconnu, sans carte et sans boussole.

La voix de l’intuition

Cette voix a été longtemps la voie de l’Homme. Pendant des siècles, il a accepté de l’entendre. Elle était perceptible dans les rites chamaniques, dans les prédictions des devins, des druides et des sorciers. La nature, les nuages, les animaux, l’eau… étaient autant de surfaces projectives pour laisser libre cours à l’expression de leurs pensées intuitives. L’intuition était un élément majeur de l’équipement de l’Homme nu pour survivre.

Au fil des derniers siècles, avec l’avènement des sciences, la prédominance du mental, la pensée cartésienne, l’intuition a cessé de se faire entendre. Elle a été refoulée, sous prétexte qu’elle n’était pas objectivée par des chiffres, des preuves et des données factuelles. Actuellement, certains tenants de l’intelligence artificielle tentent même de la faire passer pour une vieille lanterne, véritable frein au progrès et à l’efficacité. L’Homme « augmenté » devrait se couper de son intuition au profit de la dictature des algorithmes et circuits électroniques !.

Pourtant, cette émergence spontanée d’une solution créative ou d’une réponse à un problème jusque-là insoluble, a été au cœur de toutes les grandes inventions. Einstein, Nietzsche et Newton ont eu leurs meilleures intuitions lors de siestes, de promenades dans la nature, ou autres moments de détente.

Face à l’intuition, la rationalisation peut même devenir un biais cognitif majeur, coup d’arrêt à la prise de décision. Nous avons des difficultés à trancher, faute d’avoir rassemblé tous les éléments pour étayer notre décision. Devant des choix, l’intuition peut alors permettre agilité, souplesse et rapidité.

L’intuition s’accommode mal d’un mental fort où la rigidité l’emporte. Pour s’ouvrir à son intuition, il faut « lâcher prise » et entrer dans un univers intérieur connecté aux émotions. La boussole émotionnelle permet alors à la petite voix de l’intuition de trouver sa voie.

Certains scientifiques, comme le professeur Dick Bierman, qui dirige le département de psychologie de l’université d’Amsterdam, pensent même que l’intuition ferait appel à une faculté paranormale :

« Nos expériences démontrent que notre esprit est capable d’anticiper, de faire un petit saut dans le futur, pour nous prévenir d’un danger ».

Le chemin de la créativité

Dans le top 5 des soft skills, la créativité figure en bonne place des qualités les plus recherchées (première du classement LinkedIn et troisième du « World Economic Forum » en 2020).

La créativité est une compétence propre à l’être humain. Elle lui permet de trouver des solutions originales par rapport à des problèmes particuliers, elle le distingue des autres espèces. La majorité d’entre elles font preuve d’un certain conformisme pour faire face aux situations, y compris dans l’utilisation d’outils rudimentaires comme le fait le chimpanzé.

Dans un monde complexe et incertain, l’innovation, autre nom de la créativité, va nous permettre de sortir de nombreux mauvais pas.
L’exemple de l’effervescence créative autour de la COVID semble le démontrer. On a ainsi pu voir le masque de plongée d’une célèbre marque d’articles de sport s’intégrer à un respirateur artificiel pour soulager en urgence un plus grand nombre de malades touchés par la maladie.

Elle nous permettra certainement de nous distinguer de l’IA et autres robots qui se contentent d’optimiser les idées et processus existants.

Enfin, à l’heure où l’innovation apparaît comme le moteur N°1 des entreprises pour rester compétitives, la créativité représente la capacité de concevoir des idées novatrices pour demain en s’adaptant aux contraintes d’aujourd’hui.

L’Homme nu, porteur d’émotions #emotionshandler

Dans un monde VICA, ce n’est pas l’intelligence artificielle ou les robots qui permettront à l’Homme nu de s’en sortir. Son intelligence et une certaine facilité alliée à un sentiment de toute puissance l’amènent à considérer science et technique comme des clés qui permettront de rebondir. Nous pensons que c’est justement ce qui risque de le perdre.

Il faut donc renouer avec d’autres « habiletés » qui ont fait leur preuve pour que l’Homme nu sauve sa peau :

  • Redécouvrir sa boussole émotionnelle

  • Ecouter à nouveau la voix de l’intuition

  • Remettre au centre sa créativité

Avec #emotionshandler nous formons les femmes et les hommes nu.e.s, celles et ceux qui sont conscient.e.s que le développement des soft skills, le sens donné à son action et la force de l’intelligence émotionnelle sont LES ressources pour faire face aux aléas du monde actuel.

Nous ne souhaitons pas vous doter de nouveaux outils techniques. Nous vous proposons de renforcer vos soft-skills en vous aidant à constituer les bases de votre boussole interne, à comprendre vos émotions et à vous fier à elles, à écouter et amplifier vos petites voix « intérieures »…

Pour avoir un temps d’avance, retrouvez-nous sur www.emotionshandler.fr.
Nous partagerons avec vous des articles, propositions de formations, et master-classes avec des experts, médecins, sportifs, philosophes, pour aider l’Homme nu à survivre…

Merci à Monique Jany, conférencière spécialisée transformation du métier assistant(e), qui nous a accompagné avec rigueur et bienveillance dans la relecture de cet article.